Delcourt : L'homme de l'année T14, Travis T13, Les Mythics T3

/ Critique - écrit par plienard, le 12/11/2018

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Travis n'est ni l'homme de l'année, ni un mythic, ou pas encore ... allez savoir.

L'homme de l'année - Tome 14 : 09 - note : 5,5/10

Nous sommes en l'an 09 et l'homme de l'année est le préfet romain Arminius, fils de chef de guerre germain et élevé comme otage à Rome. Apprécié de ses hommes, les réflexions racistes de son centurion Flavius finissent par lui faire commettre l'irréparable. Il le tue en état de légitime défense. Et bien que cela soit un crime de tuer un officier romain son statut d'otage germain lui permet d'éviter la mort. Il sera renvoyé dans les forêts germaines à devoir soumettre son peuple aux ordres du légat Varus.


© Delcourt 2018.

 C'est l'histoire d'un homme qui va se révolter contre ses protecteurs, non pas parce qu'il est un traitre, mais pas vengeance et désir de justice et d'égalité. Il va ainsi infliger une de splus lourdes défaites de son histoire à l'armée romaine.

Fafner met en dessin le récit de Jean-Pierre Pécau. Les deux hommes se connaissent bien puisqu'ils ont signé récemment le tome 23 de Jour J (déjà une révolte contre l'empire romain).

Si le résumé de l'album vous permet de comprendre le sens de l'histoire, il faut bien admettre que les ressorts psychologiques du personnage principal est un peu problématique et laisse perplexe. Il montre plus d'antipathie envers son peuple d'origine ou son père, que contre les romains et pourtant il va finir par se révolter sans qu'on ne devine vraiment ce qui le fait basculer. Par vengeance ? Par ambition politique ? Par plaisir de faire la guerre ?

 

Travis - Tome 13 : Serpent à plumes - note : 7/10

Suite et fin du cycle "mexicain" de la série Travis aux éditions Delcourt avec ce treizième album. Une série qui est intégrée dans la collection "Série B" et qui est une des plus originale qui soit comme faire le pont avec une autre série de la collection, Carmen Mc Callum.


© Delcourt 2018.

 Travis est en quelque sorte le personnage d'An Solo dans la série Star Wars : un pilote hors-pair avec une certaine conception de l'autorité. Un être indépendant, une sorte de Che Guevara du XXIème siècle. Ici, il s'est engagé dans un conflit qui le dépasse quelque peu (et le lecteur aussi). Alors que les cartels se vouent une guerre sans merci pour la prise du pouvoir politique, des IA (Intelligences artificielles) s'affrontent aussi au second plan et de puissantes multinationales espèrent en tirer profit.

On retrouve Travis, Salina et son ami Vlad en bien mauvaise posture. Cernés par des cyborgs dans un bunker sans issue, ils ne réussissent à s'en tirer que grâce à l'intervention de Pacman qui cherche toujours à arrêter l'IA Dommy.

Il va falloir vous accrocher pour réussir à bien suivre les tenants et les aboutissants de ce nouveau cycle. Le scénario de Fred Duval est pas mal alambiqué et fait intervenir plusieurs dimensions (réelles et virtuelles) qu'il est parfois difficile à appréhender. D'autant que les intervenants , pas toujours visibles, sont nombreux et travaillent dans l'ombre (normal me direz-vous puisqu'ils ne sont pas visibles !).

Christophe Quet est le dessinateur de cette série et on peut le féliciter de l'originalité et de l'imagination dont il fait preuve. Il utilise fortement le noir, mais fait preuve d'une facilité coupable dans certains plans larges avec de nombreux personnages. On en n'appréciera pas moins son style qui donne une belle empreinte à la série.

 

Les Mythics - Tome 3 : Amir - note : 7/10

Patrick Sobral - l'auteur des Légendaires - revient avec une nouvelle série pour jeunes lecteurs, accompagné de Patricia Lyfoung et Philippe Ogaki (La Rose écarlate).

Il sera encore question de jeunes héros qui vont devoir combattre le mal qui cherche à revenir après plusieurs siècles d'absence. Au travers de six personnages, on va donc suivre six aventures, six luttes pour repousser la menace avec six jeunes gens, tous successeurs de héros antiques.


© Delcourt 2018.

 Après la japonaise Yuko et l'indienne Parvati, place (enfin !) à un jeune garçon, l'égyptien Amir qui va se retrouver face à Seth, le dieu de la destruction dans la mythologie égyptienne. Amir est lui l'incarnation du dieu Horus.

On retrouve tout ce qu'il fait le succès des deux séries à succès citées plus haut avec un léger bémol tout de même sur le côté répétitif des tomes. Trois albums et on a l'impression de revivre trois fois la même aventure dans des pays différents. On s'attend donc à retrouver encore trois autres épisodes identiques avec un jeune héros qui se découvrir une marque (qui l'identifie comme un descendant d'une divinité) et qui pourra affronter la mal après un peu d'entraînement et à l'aide d'un artefact lui apportant la puissance nécessaire. Ensuite, si le communiqué de presse nous annonce des héros attachants (ça c'est sûr), de toutes origines sociales et culturelles, c'est déjà moins vraies. Culturellement, ils sont bien différents, par contre au niveau social, nos trois premiers héros font parties des premiers de cordées (si chers au cœur de notre président). De là à penser que le monde ne pourra pas être sauvé par les gens du gens, c'est à voir …

 


Les couvertures des 3 albums - © Delcourt 2018.