Dupuis : Valhardi intégrale 3, Sophie intégrale 5

/ Critique - écrit par plienard, le 17/08/2017

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Deux intégrales consacrées à Jean Valhardi et une des célèbres aventures du héros et à Sophie dont l'auteur Jidéhem nous a récemment quitté.

Sophie, intégrale 5 - note 8/10

Cette dernière intégrale s'étale sur 16 ans, entre 1978 et 1994, soit l'équivalent de six albums de Sophie (albums n°14, 15, 17, 18, 19 et 20). Cela peut paraître peu d'album au vu de la période écoulée, mais en 1978, il y a une certaine instabilité éditoriale chez Dupuis et un changement de mentalité du lectorat s'opère avec l'avènement de revues plus adultes (Pilote, L'écho des savanes, Fluide glacial, Métal Hurlant). La série, en elle-même, fera les frais de cette instabilité, dont le summum sera à l'évidence la vente de l'entreprise par la famille Dupuis, et sera tour à tour arrêtée puis modifiée pour être remise au goût du jour jusqu'à être définitivement stoppée en 1994 après 30 années d'aventures.


© Dupuis.

 L'album n°14, L'inspecteur Céleste, est constitué de plusieurs hisoires courtes. La première est une mini-aventure parue dans le Journal de Spirou (JdS) du 15 et 22 septembre 1977. On suit la fuite de l'inspecteur prénommé Céleste qui cherche à échapper aux bandits Dédé "Fraise des bois" et Pépé l'ondulé. Ces derniers veulent se débarrasser de celui qui réussit à les arrêter à chaque fois. Dans sa fuite, l'inspecteur va se retrouver au volant de la Zoé, la voiture intelligente de Pipette, qui va prendre le contrôle de la situation pour le plus grand malheur des bandits et l'incompréhension de l'inspecteur.
Dans une deuxième aventure, l'inspecteur Céleste n'a toujours pas compris ce qui lui était arrivé au volant de la Zoé. Il va ainsi revenir chez les Karamazout et découvrir un autre engin, l'oeuf. Sa curiosité prenant le pas sur son devoir, il va démarrer l'engin et vivre une nouvelle (més)aventure.

À la suite de cela, l'inspecteur Céleste va récupérer une enquête qui le met dans l'embarras : il doit retrouver celui qui a subtilisé l'œuf des Karamazout, c'est à dire, lui ! Mais en se rendant chez Sophie, l'inspecteur est la victime, sans le savoir, des trouvailles technologiques du père de Sophie.

Dans la quatrième aventure, traumatisé par ses expériences passées, l'inspecteur Céleste est devenu agent de la circulation à sa demande. Il va alors avoir l'explication de la conduite particulière de Zoé aux dépens de l'agent Théophile.
Dans cette suite d'aventures, Sophie n'y est pas vraiment présente et c'est l'inspecteur Céleste, sorte de Jacques Clouseau - l'inspecteur dans la panthère Rose -, qui n'est d'autre qu'un maladroit chronique mais qui s'en tire toujours finalement à son avantage mais bien malgré lui.

La fête à Oscar est une courte histoire avec le personnage secondaire d'Oscar Happepognon. Le pauvre radin va en effet se faire voler son coffre.

Dans l'avion supersonique, Sophie, Starter et Pipette se promènent en ville. Un jeune garçon y joue à l'avion supersonique de manière très réaliste. En effet, à chaque fois qu'il simule le passage du mur du son, l'ensemble des vitres et autres glaces explosent en mille morceaux. Comment peut-il réussir un tel exploit ?

Sophie et Donald Mac Donald

© Dupuis.

 Le jeune Donald Mac Donald s'ennuie à mourrir dans sa villa en bord de mer où son précepteur anglais ne cesse de le forcer à réviser ses leçons. Il rêve d'évasion, d'aventures et de jeux. En voyant passer le voilier de Starter, Pipette et Sophie, il lui vient l'idée de fuguer et de monter clandestinement à bord du bateau. Lorsque le père de Donald s'aperçoit de sa disparition, il croît à un enlèvement et prévient aussitôt la police. Lorsque Tonio et Ernesto, les célèbres braqueurs, apprennnent la nouvelle, ils comprennent l'argent qu'ils peuvent tirer de la situation.

Les chaussures de Happepognon est une histoire courte parue dans le JdS au 1er janvier 1981 où l'antipathique personnage d'Happepognon a inventé de drôles de chaussures anti-verglas. Une invention qui semble interesser son grand rival Raffleflouze.


© Dupuis.

 Dans le récit de Hips !, paru dans le JdS du 16 avril 1981, on retrouve Starter, Pipette et Sophie en train de faire une ballade en barque sur une rivière partiellement polluée par l'alccool. Une histoire dans laquelle la jeune fille va être confrontée à des trafiquants et qui montre les ravages de l'alcool.

Dans Rolls 38, paru dans le JdS du 9 septembre 1982, Starter est invité par un célèbre producteur américain à faire une cascade dans son prochain film. Il devra mettre en pièce une Rolls de 1938, ce qui est impensable pour un amoureux des voitures de collection comme Starter.

Les six planches de Cric et Snif est une sympathique critique des impôts qui pourrait encore trouver un échos de nos jours. Un zélé inspecteur se rend chez Ernest Tetrodon, un gand ami de Sophie, pour vérifier les plaintes d'un voisin concernant la présence d'un chien, animal qui fait l'objet d'une taxe.

Don Giovanni est paru dans le JdS entre octobre 1989 et décembre 1989 (album n°18 en 1990). On retrouve Sophie et son père à la sortie du cinéma lorsqu'ils sont surpris par une averse. Ils trouvent refuge dans une salle aux enchères où sont mis à prix des objets ayant appartenu à un artiste lyrique, Charles Mougin. Sophie y repère deux énergumènes à la mine pathibulaire qui n'apprécient pas que le coffre mis en vente leur passe sous le nez.


© Dupuis.

 Les deux dernières aventures sont un seul et même récit se déroulant sur deux albums. L'odyssée du U522 est parue dans le JdS entre avril et juin 1991 (album n°19 en 1991) et Le Tombeau des glyphes est parue dans le JdS entre octobre 1994 et décembre 1994 (album n°20 en 1995). Alors qu'ils finissent la visite d'un musée, Sophie et son père viennent en aide à un vieil homme qui fait un malaise. Celui-ci est mystérieusement blessé au bras et ce n'est autre qu'un ancien sous-marinier allemand qui a un secret à dévoiler à la directrice du musée. Un secret qui va emmener tout le monde jusqu'en Amazonie à la recherche d'un trésor volé par les allemands.
Les trois derniers albums de Sophie montrent une jeune fille qui a véritablement grandie et dont les aventures sont un peu plus matures. Et même si sa présence dans le JDS s'était faite plus espacée au fil des années, ces histoires laissent à penser qu'il est dommage de ne plus retrouver cette héroine alors que l'auteur Jidéhem est malheureusement décédé le 30 avril 2007.


Les six albums contenus dans l'intégrale - © Dupuis.

 

 

 

 
Valhardi, intégrale n°3 - 1950-1954 - note : 8/10

Suite de la reprise en intégrale des aventures de Jean Valhardi où les débutants Eddy Paape et Yvan Delporte ont succédé aux expérimentés Jijé et Jean Doisy. Leur inexpérience apparaitra flagrante et le style réaliste et sérieux du héros ne semblera pas convenir au scénariste Delporte qui apportera, par la suite, toute sa fantaisie et son humour à bien d'autres séries. Eddy Paape, quant à lui, ne sera pas forcément mieux loti, devant faire fi du manque de considération et de confiance qui lui sont accordées par la direction. Mais les événements et l'arrivée de Victor Hubinon et de la World's press vont lui permettre de rebondir avec un nouveau scénariste, Jean-Michel Charlier, pour une des histoires les plus emblématiques et les plus marquantes de la série pour la jeunesse de l'époque.

La présente intégrale reprend les différentes aventures parues entre 1950 et 1954.


© Dupuis.

 
Jean Valhardi et les êtres de la forêt
Histoire parue dans le Journal de Spirou (JdS) entre janvier 1950 et février 1951 pour une publication en album en 1987.
Jean Valhardi a invité le jeune Jacquot à venir avec lui en mission au Siam (ancien nom de la Thaïlande). Et alors qu'ils se dirigent vers leur hôtel, un pauvre homme totalement apeuré leur demande de le cacher. Professeur en anthropologie venu étudier la tribu de Vat-Fenh-Ling,  il est poursuivi par de soit-disant collègues plutôt antipathiques. N'écoutant que son courage, Jean Valhardi décide de l'aider.
Dans cette intégrale, on retrouve l'histoire complète (inédite en album) et ses 59 pages avec de nombreux rebondissements et un chef des bandits personnalisé par une femme. Chose qu'on retrouvera aussi dans une autre série de J.M. Charlier, Buck Danny. L'histoire souffre un peu de l'usure du temps avec une attitude plutôt colonialiste des personnages et une représentation néenderthalienne du peuple indigène dont le nom est un jeu de mot (en patois) de Delporte un peu grivois (à découvrir dans le dossier).

Le château maudit

© Dupuis.

 Histoire parue dans le Journal de Spirou (JdS) entre mars 1951 et juillet 1952 pour une publication en album en 1953.
Jean Valhardi compte prendre quelques vacances bien méritées mais son directeur l'entend d'une autre oreille. Un mystérieux monstre sème la terreur dans la région de Malicorne et menace la vie d'un certain Smith qui vient justement de souscrire une assurance-vie. Jean est envoyé là-bas pour protéger le nouvel assuré et vérifier qu'il ne s'agit pas d'une escroquerie. Mais l'affaire du monstre fait grand bruit dans la presse et le journaliste Arsène va l'accompagner.
Dans cette aventure myhtique de Jean Valhardi qui effraiera bon nombre de jeunes lecteurs, le personnage du reporter, Arsène, vient remplacer celui de Jacquot, plus adapté pour vivre des aventures aux quatre coins du monde, mais aussi qui apporte un contre-poids parfait à Valhardi. L'attitude maladroite et trouillarde d'Arsène apportant son lot de situations drôles et burlesques.

Le rayon super-gamma
Histoire parue dans le Journal de Spirou (JdS) entre septembre 1952 et juillet 1953 pour une publication en album en 1954.
C'est en découvrant un article dans le journal L'écho sur Jean Valhardi et la résolution du mystère de Malicorne que le professeur Aristide Stagmus décide de demander de l'aide au détective. Créateur d'un rayon de la mort comme il l'appelle, le scientifique se sent épié et en danger. Il craint qu'on ne lui vole son invention. Bien que le prenant pour un illuminé, Jean va s'inquiéter de sa mystérieuse disparition et il va vite s'apercevoir qu'une mystérieuse puissance cherche à s'emparer de son invention.
Le récit se déroule sur deux albums avec la seconde partie dans La machine à conquérir le monde (parue dans le JdS entre juillet 1953 et mai 1954, pour un album en 1956) pour une aventure qui va l'emmener jusqu'en Poldévie où il sera envoyé pour secourir le professeur Stagmus.
Bien que très rocambolesque, le récit s'avère prenant et mûr et marque une profonde différence avec les premiers récits. Plus réaliste, Eddy Paape se montre aussi beaucoup plus fin et précis dans son trait. L'histoire, quant à elle, est révélatrice de l'inquiétude de l'époque sur les découvertes sur l'atome et les lasers ainsi que sur l'opposition Est-Ouest qui se fait sentir.


Les albums contenus dans l'intégrale n°3 - © Dupuis.